Vêtus du tablier traditionnel de la Renaissance, Juan Carlos Carrillo et Matthias Galichet s’affairent sur le moule en argile de la statue de Just Fontaine. Réalisée en public tout au long du printemps, la statue a attiré les curieux, « une trentaine de personnes par jour », commente le sculpteur. « Certains venaient même tous les jours. » Ils apportaient parfois des ballons et chaussures de foot d’époque et même des anecdotes. « Les buteurs ont les bras parallèles au sol la plupart du temps, mais pas Just Fontaine, m’a dit un jour un fan, photos à l’appui. Alors j’ai légèrement cassé le bras. » Il aura fallu trois modèles avant d’atteindre l’anatomie finale et dix pour le visage, réalisé en concertation avec la famille de Just Fontaine, associée à l’oeuvre.
Le bronze sera installé devant le stade Delaune lors d’un match à domicile courant septembre, à côté de la statue de Raymond Kopa, son coéquipier en équipe de France. 500 kg de terre ont été nécessaires pour former la statue avant qu’elle ne soit moulée puis envoyée, par morceaux, en fonderie à Paris. Des joueurs du Stade de Reims sont même venus poser pour représenter au mieux le geste technique. Sélectionné par la ville de Reims, l’enthousiaste artiste péruvien, installé à Châlons depuis près de 30 ans, a travaillé « le mouvement, le déséquilibre ». La posture rappelle celle d’un sportif prêt à marquer. Enfin presque. « Ce n’est pas vraiment Just Fontaine en train de tirer un but, mais treize.» Son record, inégalé, en Coupe du monde 1958.
Mécénat de coeur
L’oeuvre bénéficie d’une véritable ferveur, selon la Direction du mécénat. Outre l’implication d’entreprises comme Taittinger, Baussart Consultants, Thouraud et l’Hôtel de la Paix, le Toulouse Football Club (TFC) et l’Union syndicale des footballeurs participent également au financement de la statue pour des sommes allant de 1 000 à 5 000 €. Surtout, ce sont les dons des particuliers qui reflètent l’amour des supporters pour l’ancien joueur, puisque les dons s’échelonnent de 5 à 5000 €. Ce mécénat populaire s’élève, tout confondu, à près de 37 000 € pour un coût global de 200 000 €.
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=> Un article à retrouver dans le magazine Reims Attractive de juillet-août 2024