Tapisseries Saint-Remi : leçon de conservation

Les dix tapisseries qui composent la tenture retraçant la vie de saint Remi prennent leurs quartiers à la manufacture De Wit, tour à tour, depuis deux ans. C’est à Malines, en Belgique, que s’effectuent les travaux pour redonner de l’éclat à ces œuvres du XVIe siècle, classées monuments historiques.

Patrimoine, La culture à Reims

1. Première expertise

Après 3 heures de voyage depuis Reims, les tapisseries arrivent dans ce refuge d’abbaye flamande où les experts de la société familiale De Wit, créée en 1889, sont installés depuis 50 ans. Elles sont ouvertes, mises chacune sur leur propre rouleau dans une salle conçue pour éviter toute contamination. On y enlève les doublures, on analyse à date l’état de la tapisserie et on la dépoussière à l’aide d’une centrale d’aspiration.

2. A la douche !

Fixée par aspiration sur une grande table, la tapisserie est nettoyée via un mélange d’eau et de détergent projeté par aérosol. Ce système breveté permet d’extraire la crasse par aspiration, sans risque de rétrécissement ou de déformation. La tapisserie est ensuite rincée et séchée grâce à des serviettes-éponges permettant l’extraction de 80 à 90 % de l’eau. Elle est finalement séchée par aspiration continue d’air contrôlée à 30 °C durant une à deux heures. Une journée suffit pour permettre de rendre éclat et souplesse à l’oeuvre.

3. Consolider pour conserver

Place à la couture ! Durant plusieurs mois, sur un métier à tisser, un restaurateur va consolider les zones jugées fragiles. Une tapisserie est constituée de laine et de soie. Elle peut rapidement se dégrader à cause d’une faiblesse structurelle. Un textile en lin est donc appliqué dans le revers, sur et autour de la zone fragile, afin de neutraliser les tensions. Ce travail, s’il est invisible pour qui regarde la tapisserie de face, est le plus important du processus.

4. La doublure : l’envers du décor

Chronophage elle aussi, la phase de doublure est essentielle pour la pérennité de l’ouvrage. Elle permet de limiter la circulation d’air à travers le tissu ancien, tout en apportant un soutien structurel. Après l’avoir positionnée à l’envers, le restaurateur crée des lignes de soutien en quinconce, soit près de 600 points de couture au m² ! Il coud également des bandes velcro sur le haut de la doublure.

5. Un retour millimétré

Aspirée, nettoyée et consolidée, la tapisserie est prête à faire son retour au musée Saint-Remi. Le transport est assuré par les équipes de la ville de Reims, mais un accrochage minutieux est réalisé par la manufacture, via un système de planches à poulies et de velcros. Cette technique est transmise au personnel du musée afin d’être reproduite par leurs soins. Ensuite, il n’y aura plus qu’à les contempler, début 2025 !

Bon plan : les musées municipaux de Reims gratuits jusqu'à fin mars !

Du 2 janvier au 31 mars 2025, les musées de la ville (musée Saint-Remi, musée du fort de la Pompelle, musée-hôtel le Vergeur et musée de la reddition) sont gratuits ! Une bonne occasion d'aller découvrir ou redécouvrir les tapisseries restaurées au Musée Saint-Remi.

=> Toutes les infos sur les musées municipaux de Reims : https://musees-reims.fr/

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Dernière mise à jour : 30 décembre 2024

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