Reims sous les canons de l'ennemi en 1917
Reims dans la guerre en 1917.
Si les mois de janvier, février et mars sont d’un calme relatif, des obus n’en tombent pas moins régulièrement sur la ville, causant leur lot de victimes civiles et militaires : avenue de Laon, quartier Cernay, Port Sec (janvier), rue Saint-Jean-Césarée, boulevard Lundy, église Saint-André, place Royale, rue Clovis, faubourg de Laon, rue Jobert-Lucas (février), faubourg de Laon, rues Dieu Lumière, Pasteur, tranchées de Béthléem et du Linguet, Petit-Bétheny, rues des Ecrevées, Thiers, du Petit Four, de Mars, de Tambour, porte de Paris, Haubette, abattoirs, hôpital civil, rue du Faubourg Cérès, Maison de champagne Pommery, rues de Bétheniville, Beine, Berru, boulevards Carteret, Saint-Marceaux (notamment usine Lelarge), Docks rémois, chemin de fer de la banlieue de Reims (CBR), rues de Courcy, du Barbatre, Montlaurent, asile de nuit, rue Prieur-de-la-Marne, boulevard Jamin, rues Dérodé, Charlier (mars).
Les batteries d’artillerie installées aux confins des faubourgs (rues Grandval, du Barbatre, de Cormicy, Docks rémois au Port Sec, ….), le passage de troupes, les trains de ravitaillement, les cantonnements présumés, les usines restent des cibles de choix.
Le temps est long pour les Rémois encore présents : petites visites journalières rendues les uns aux autres, interminables parties de manilles permettent de tuer le temps et de se réconforter.
L’hiver glacial (jusqu’à -20° et -22° le 5 février, -11° le 11 février) paraît sans fin. Il neige encore au mois de mars. On est obligé de faire chauffer le pain pour pouvoir le consommer, l’eau gèle dans les canalisations qui éclatent. Le dégel ne fait pas revenir l’eau, les incendies provoqués par les obus ne peuvent, dès lors, être éteints et se propagent, c'est pourquoi les obus incendiaires sont très redoutés.
Les divisions d’infanterie se succèdent, des avions allemands ou français volent de plus en plus en escadrilles, entraînant des canonnades sans effet : de nombreux obus aériens lancés de canons spéciaux censés les atteindre retombent en éclatant sur le pavé de la ville… tuant ou blessant parfois des habitants.
En outre, des obus asphyxiants et lacrymogènes se mêlent aux obus classiques…
Au cours du mois d’avril, Reims est soumise à des bombardements intensifs : quartiers Cernay et des Coutures, boulevard Jamin, rues Coquebert, du Champ de Mars, d’Ormesson, de Bétheny, Jacquart, Werlé, Henri IV. Les incendies ne peuvent être combattus par manque d’eau. Les services publics sont désorganisés. On parle d’évacuation complète de la ville, mais sans ordre formel : chacun garde le choix de rester ou de partir.
Les obus tombent nuit et jour, augmentant le nombre de maisons en ruines, qui sont pillées par des soldats, français ou russes, provoquant l’indignation et l’autodéfense de certains.
Dans la seconde quinzaine du mois d’avril, le quartier Saint-André (et le clocher de l’église) est bombardé, de même que les rues Pluche, Courmeaux, la place Royale, et le palais de justice. Le deuxième canton (rues Kellermann, Savoye, de Bétheny, Jacquart, Cérès) est dévasté. Les incendies se succèdent sans arrêt, se rallumant, en allumant d’autres.
Le quartier de l’hôtel de ville, déjà visé les 19 et 20 avril, est bombardé le 3 mai. L’hôtel de ville est transformé en brasier. Les rues du Carrouge, des Telliers, de Vesle sont atteintes. La brasserie Veith et la verrerie Charbonneaux le sont à leur tour les 4 et 5 mai. Si cela se calme à partir du 9 mai, le grand théâtre, le boulevard Saint-Marceaux, la rue du Faubourg Cérès subissent encore des dommages.
La rue du Barbatre est bombardée intensément le 26 juin, ainsi que l’ensemble du 3ème canton. Les quartiers de Bétheny, du Faubourg de Laon, de Neufchâtel, se retrouvent à l’état de ruines.
Dernière mise à jour : 21 octobre 2022