Reims dans la guerre en 1915.

A partir de la fin septembre 1914, le front se stabilise devant Reims. Dans cette guerre de position qui commence, Français et Allemands se font face. Tout le long d’une ligne qui va de Courcy à La Pompelle en passant par Bétheny les militaires ont creusé des tranchées dans la craie et déroulé des barbelés, et cela à moins de 4 kilomètres du centre-ville. A l’est et au nord de Reims, les batteries allemandes installées dans les forts de Nogent-l’Abesse, de Berru, de Witry-lès-Reims et de Brimont, pilonnent la ville. Ironie de l’histoire, les forts qui avaient été conçus pour protéger Reims vont désormais, à l’exception de ceux de Saint Thierry et de La Pompelle, tirer sur la ville pendant quatre longues années.

Sur le plan militaire Reims constitue un môle face aux lignes allemandes. La ville ne risque guère une attaque d’infanterie car son emplacement au centre d’une plaine favorise la défense menée depuis les abords de l’agglomération. En outre, la ville peut être facilement surveillée depuis les hauteurs. Les Allemands le font depuis les forts qu’ils occupent et les Français depuis la Montagne de Reims en utilisant, notamment, l’observatoire du Sinaï.

Du coup, la 52e division d’infanterie en poste à Reims depuis l’automne 1914, se trouve dans une situation relativement tranquille ne menant que des opérations limitées.

Mais le Commandement français ne renonce pas à lancer des offensives pour rompre le front et libérer les territoires envahis. Le général Joffre pense en effet qu’en multipliant les attaques la percée finira par réussir. Dans ce contexte, la plaine de Champagne est considérée comme favorable à l’offensive du fait de l’absence de barrières naturelles. Deux tentatives de percée ont lieu en 1915 et bien que Reims ne soit pas incluse dans le front d’attaque, elles intéressent néanmoins la ville car ces offensives ont aussi pour but de la dégager.

La première offensive a lieu au nord-est de Suippes, dans la région de Perthes-les-Hurlus, et elle est menée par la IVe armée du général de Langle de Cary à partir du 16 février 1915. Les succès locaux des premiers jours incitent à relancer à plusieurs reprises l’offensive mais les pertes énormes pour gagner très peu de terrain amènent l’arrêt de l’offensive le 17 mars 1915.

Une nouvelle offensive est lancée le 25 septembre 1915 après 5 à 7 jours de préparation d’artillerie menée en particulier depuis la région de Reims. Elle se déploie sur une ligne Aubérive-Ferme de Navarin-Tahure-Massiges avec des moyens considérables. On a par exemple prévu l’utilisation de 4 millions d’obus de 75 et d’un million d’obus d’artillerie lourde. Quelques succès partiels sont remportés. Les troupes françaises avancent selon les zones de 1 à 4 kilomètres, font 25 000 prisonniers et prennent 250 canons. Mais les pertes humaines sont énormes avec 120 000 soldats français tués et 180 000 blessés. Dans ces conditions, l’offensive est arrêtée à la mi-octobre. Au total, c’est un échec : le front n’est pas percé et Reims n’est pas dégagée. En fait ces offensives se heurtent à des défenses allemandes très bien organisées et pourvues largement d’artillerie et de mitrailleuses, ce qui empêche toute avancée des Français et leur occasionnent des pertes considérables. 


 

Dernière mise à jour : 20 octobre 2022

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